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Les garanties du solde de prix de vente

Dans le cadre de la vente d’une entreprise, il n’est pas rare que le prix de vente ne soit pas entièrement payé au moment de la transaction, notamment dans les cas où une partie du prix est reportée sur plusieurs années. Le vendeur cherche alors à se protéger en exigeant des garanties qui sécurisent le paiement du solde de prix. Plusieurs mécanismes juridiques permettent au vendeur de garantir ce solde, tels que la prise de sûreté sur les actions vendues, le cautionnement ou encore l’hypothèque sur les actifs. Chacune de ces options présente des avantages et des risques spécifiques, tant pour le vendeur que pour l’acheteur.

1. Garantie sur les actions vendues

Une garantie fréquemment utilisée par les vendeurs d’entreprise est la prise de sûreté sur les actions vendues. Cette sûreté permet au vendeur, en cas de défaut de paiement par l’acheteur, de récupérer les actions et donc de reprendre le contrôle de l’entreprise.

  • Mécanisme : Le vendeur conserve une sûreté sur les actions jusqu’au paiement complet du solde de prix. Si l’acheteur ne respecte pas ses obligations de paiement, le vendeur a le droit d’exercer son recours en prenant possession des actions, ce qui lui permet de récupérer l’entreprise.

  • Avantages pour le vendeur : Cette garantie donne au vendeur une certaine tranquillité d’esprit, puisque l’actif sous-jacent (les actions de l’entreprise) reste lié à la dette. Si l’entreprise conserve sa valeur ou augmente, le vendeur pourra se rembourser en reprenant le contrôle des actions.

  • Risques : La principale limite de cette garantie est que la valeur des actions peut fluctuer. Si l’entreprise se déprécie après la vente, les actions peuvent perdre de la valeur, réduisant ainsi l’efficacité de la garantie pour le vendeur. Il existe également des enjeux pratiques si le vendeur doit reprendre l’entreprise et en assurer la gestion pour la revente.

2. Le cautionnement

Le cautionnement est un autre moyen de garantir le solde de prix de vente. Dans ce cas, une tierce partie (souvent une personne physique ou une société affiliée à l’acheteur) s’engage à payer le solde de prix si l’acheteur fait défaut.

  • Mécanisme : Une personne ou une entité se porte caution pour l’acheteur. Si ce dernier ne parvient pas à respecter les échéances de paiement, le vendeur peut se tourner vers la caution pour obtenir le paiement du solde. Le cautionnement peut être solidaire (la caution est immédiatement responsable du paiement en cas de défaut) ou simple (la caution n’est responsable qu’après l’épuisement des recours contre l’acheteur).

  • Avantages pour le vendeur : Ce mécanisme offre une sécurité supplémentaire, surtout si la caution est une entité ou une personne ayant une capacité financière solide. En cas de défaillance de l’acheteur, le vendeur a un recours direct contre la caution, qui peut offrir des garanties additionnelles (patrimoine personnel, actifs liquides).

  • Risques : Le principal risque pour le vendeur réside dans la solvabilité de la caution. Si celle-ci rencontre des difficultés financières ou fait faillite, la garantie devient inefficace. De plus, faire appel à une caution peut être complexe d’un point de vue juridique, surtout en cas de litige.

3. Hypothèque en second rang sur les actifs de l’entreprise

Une autre garantie courante consiste à prendre une hypothèque sur les actifs de l’entreprise, en deuxième rang après la banque. Cela signifie que le vendeur détient une sûreté sur les biens de l’entreprise, mais qu’il sera payé après le créancier de premier rang (généralement une banque) en cas de vente ou de liquidation des actifs.

  • Mécanisme : Le vendeur obtient une hypothèque en second rang, qui lui permet de se faire rembourser sur les actifs de l’entreprise si l’acheteur fait défaut. Toutefois, en cas de défaut, la banque ou le créancier de premier rang sera remboursé en priorité. Ce n’est qu’après que le vendeur pourra être indemnisé, selon la valeur restante des actifs.

  • Avantages pour le vendeur : Cette garantie offre une protection supplémentaire, surtout si l’entreprise dispose d’actifs importants (immobilier, équipements, inventaire). En cas de défaut de l’acheteur, le vendeur a un recours direct contre ces actifs.

  • Risques : Le principal risque est que la banque, en tant que créancier de premier rang, soit prioritaire pour se faire rembourser. Si la valeur des actifs ne suffit pas à rembourser le créancier hypothécaire de premier rang, le vendeur peut ne recevoir qu’une fraction du montant dû, voire rien du tout. Il est donc crucial de bien évaluer la valeur des actifs et les dettes prioritaires avant de s’engager dans cette garantie.

4. Les risques associés à ces garanties

Chaque forme de garantie comporte des risques pour le vendeur :

  • Difficulté de mise en œuvre des garanties : En cas de défaut de l’acheteur, l’exercice des recours légaux peut être long et coûteux, surtout si l’acheteur conteste la validité de la garantie ou si des actifs ont été déplacés ou vendus.

  • Complexité juridique : La mise en place de garanties peut nécessiter une documentation juridique complexe, notamment pour les hypothèques et les sûretés sur les actions. De plus, ces garanties doivent être enregistrées ou publiées (par exemple, dans le registre des droits personnels et réels mobiliers pour les sûretés mobilières).

  • Fluctuation de la valeur des actifs ou des actions : Comme mentionné précédemment, les actifs (y compris les actions) peuvent perdre de la valeur au fil du temps. Cette dépréciation peut compromettre la capacité du vendeur à récupérer le montant intégral du solde de prix, surtout s’il y a des créanciers de premier rang.

  • Insolvabilité de l’acheteur ou de la caution : Si l’acheteur ou la caution se trouvent en difficulté financière ou en faillite, les garanties peuvent devenir inefficaces. Dans un tel cas, le vendeur se retrouvera en concurrence avec d’autres créanciers pour tenter de récupérer son dû.

Conclusion

Pour garantir le paiement du solde de prix de vente, un vendeur dispose de plusieurs mécanismes juridiques, notamment la prise de sûreté sur les actions vendues, le cautionnement et l’hypothèque en second rang. Chacune de ces options présente des avantages et des inconvénients. Le choix de la garantie dépendra de plusieurs facteurs, tels que la solidité financière de l’acheteur, la valeur des actifs de l’entreprise et les créanciers existants. Il est essentiel que le vendeur soit bien conseillé juridiquement afin de choisir la garantie la plus appropriée et de s’assurer que les documents nécessaires sont correctement rédigés et enregistrés

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